Taupo, (Nouvelle-Zélande), samedi 1er novembre 2008
Nous avons finalement quitté la Nouvelle-Calédonie, le cœur lourd et le bagage épais. Nous avons rejoint Auckland et l’Île du Nord de la Nouvelle-Zélande pour un bref séjour d’une semaine – comme une escale prolongée avant la grande étape polynésienne.
Les Néo-Zélandais ont quasiment le même drapeau et quasiment la même politique de biosécurité que les Australiens. Autant on s’accommode facilement de leur drapeau hybride et sans personnalité (cumulant avec lourdeur l’Union Jack et la Croix du Sud), autant on a du mal à supporter la petite séance d’interrogatoire, de fouille, de contrôle, d’analyse, de nettoyage, de stérilisation qu’ils imposent à tous les voyageurs entrant sur leur territoire, avant de les autoriser enfin à sortir de l’aéroport. Ces Messieurs-dames de la biosécurité veulent absolument tout savoir sur vous sous prétexte qu’ils vivent sur une île vulnérable (disons plutôt "une île faible et pleutre").
Est-ce que vous avez fait vos bagages vous-même ?
Est-ce que vous transportez : des objets en bois, de l’eau, des fleurs séchées, des plumes, de la terre, des coquillages, du sable, des biscuits, des pâtes de fruits, des morceaux d’animaux, des animaux entiers ?
Est-ce que vous avez fait de la randonnée ou de la plongée ces trente derniers jours ? Est-ce que vous avez campé ? Est-ce que vous avez chassé ou pêché ? Est-ce que vous avez visité une ferme ? Est-ce que vous avez touché des animaux ou des étrangers ?
Est-ce que vous toussez ? Est-ce que vous avez la diarrhée ?
Et il ne faut pas vous amuser à répondre NON à toutes les questions du petit formulaire qu’on vous remet dans l’avion : vous ne gagnerez pas de temps car vous serez de toutes les façons contrôlé et fouillé, et en plus s’ils trouvent la moindre brindille ou la moindre chaussette humide, vous écoperez d’une amende d’au moins 100 euros. Du coup, nous répondons OUI à la plupart des questions et, crevés et énervés par le long trajet, nous passons un temps fou à exhumer nos effets personnels potentiellement contaminés par la peste ou le choléra. Une petite astuce : si vous voulez vous offrir une lessive gratuite, sortez vos vêtements et chaussures sales puis prétendez que vous vous êtes roulés avec dans des fientes de poulets en Indonésie – attention : le séchage n’est pas offert.
Quoique refroidis par cet accueil méfiant, nous ne dirons pas de mal de la Nouvelle-Zélande, ni des Néo-Zélandais. Ces gens-là partagent deux grandes qualités : ils ont le sens de l’organisation et ils sont extrêmement prévenants envers les touristes. Ce sont un peu des Indonésiens qui auraient tourné psychorigides.
La Nouvelle-Zélande, c’est l’inverse de la Nouvelle-Calédonie en ce sens que tout ici incite au tourisme de masse, à la dépense superflue, au loisir à la con. Un centre d’information ressemble à une montagne de prospectus publicitaires vantant les mérites d’une somme infinie d’activités distrayantes : sauter en élastique du haut d’une tour de 200 mètres ; visiter des trous de hobbits joufflus ; dévaler une pente à l’intérieur d’une sphère géante ; participer à une course de 4×4 ; survoler un minuscule canyon en hélicoptère ; faire de la luge sur des pistes en bitume ; assister à une démonstration de tonte de moutons ; vivre la "Caterpillar Experience" au milieu d’une meute d’engins de chantiers en furie... Je regrette que ce texte tourne à la litanie, mais ces gens-là ont tellement d’espace, d’argent et de temps à tuer qu’ils ont vraiment tout imaginé pour tuer l’ennui.
En outre, tout est conçu pour que vous vous déplaciez en camping-car de site en site, profitant des multiples aires de pique-nique parfaitement indiquées et des campings luxueusement aménagés. Nous avons ainsi opté pour un van très discret dans lequel nous vivons (vous pourrez regarder la description de notre van en vidéo en cliquant ici). Les routes sont larges et bien tracées, les panneaux indicatifs sont clairs et bien placés, si bien qu’Ariane parvient sans peine à gérer la conduite à gauche. Nous circulons donc joyeusement au milieu des geysers, des fumerolles, des cratères et autres merveilles géothermiques. Nous nous imprégnons de ce qui reste de la culture maorie, nous observons des kiwis en captivité. Et demain nous visiterons en barque une grotte éclairée par des milliers de vers luisants.
La Sky Tower (Auckland) et une malade qui saute de 200 m
Agneaux sur la route pris en photo par Ariane (elle y tient)
Sur la route...
Pas sur la route (malheureusement) mais seulement sur le parking du "Kiwi Encounter"
Le nom entier d'un village thermal
Les merveilles géothermiques de Waiotapu
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