Dumbea (Nouvelle-Calédonie), lundi 22 septembre 2008
Nous sommes vautrés bien au chaud dans un pavillon balinais en teck, fraîchement bâti, à quelques kilomètres de Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie. On reconnaît la couleur du bitume sur les routes, la largeur des lignes blanches, la forme des lettres sur les panneaux : on est en France. Il y a des gens qui ressemblent à des gros Samoans et ils parlent notre langue. Il y a un Conforama, il y a la Gendarmerie nationale, il y a des Peugeot !
Mais surtout il y a mon grand-père – à quelques mètres de moi, dans sa maison fantaisiste et lumineuse – il y a mon grand-père qui existe, qui vit – ici, loin de tout, tout près maintenant. Je le vois pour la troisième fois de ma vie (on se voit une fois tous les dix ans environ mais c’est la première fois que je viens le voir ici, sur cette île irréelle qui n’existait que dans l’imaginaire de mon enfance, dans les vieilles légendes de famille).
Mon grand-père, c’est un aventurier, c’est « le Flibustier ». Il a vécu, comme on dit – il a mené grand train, il a vu du pays, etc. Mon grand-père, il possédait un avion amphibie, des mines de manganèse et même des îles au Vanuatu. A peu de choses près, mon grand-père serait millionnaire, milliardaire, multimilliardaire. Mon grand-père, c’est un peu « Papi Combine », le grand-père caché de « Mister Combine ».
Je le vois amaigri mais vif, vivant, vivifiant. Je cherche dans ses traits les traits de ma mère, les traits de mes frères et ceux de mes sœurs ; j’y cherche un peu mes traits aussi. Je ne les trouve pas mais, au-delà des contours physiques, je reconnais quelque chose dans son expression, comme un « air de famille ». Je me sens heureux. Je sens que je vais comprendre des choses ici.
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2 commentaires:
Les lecteurs assidus que nous sommes réclament la photographie en pied mais aussi en travers du grand-père.
Tu l'as désormais.
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