039. BOB

Dimanche 30 novembre 2008, deux jours après avoir quitté Bora Bora

Nous avons passé pratiquement une semaine à Bora. Oui, parce que, ici, on dit "Bora" et pas "Bora Bora" – c’est plus stylé, c’est un peu comme quand on dit "Saint-Trope" ou "Perpi" ou "Montpeul". Pour se rappeler la bonne prononciation, c’est facile, il suffit de se dire que c’est l’inverse de Baden-Baden.

Cela dit, ils ont beau se la péter et dire "Bora", il n’empêche que le code international de leur aéroport c’est BOB. Oui, parfaitement : BOB, comme dans "Bob l’Eponge".

Mais faisons fi des querelles sémantiques. Nous avons vu Bora et, il faut bien l’avouer, c’est le plus beau lagon des Îles de la Société. C’est beau même sous la pluie. A côté, le lagon de Maupiti ressemble à un étang à sec et celui de Moorea à une vieille trace de gouache sur une palette en plastique de collégien.

A Bora, nous avons effectué une demi-journée de visite du fameux lagon, en bateau, accompagnés par six Japonais et leur guide – une femme ultra-bavarde et obsessionnelle de la sauvegarde des tortues marines, qui hurle et vous envoie un coup de genou pour empêcher un sac plastique de s’envoler dans la mer. Les Japonais sont des touristes de premier choix : ils font des voyages entièrement organisés et tout est payé d’avance ; ils ne râlent jamais, s’extasient de tout, applaudissent et crient de manière trop digne et trop élégante. Leur simple présence à bord constituait une attraction à part entière. Mon moment préféré, c’est quand une des Japonaises s’est mise à hurler et à sauter partout comme dans un manga parce qu’elle était poursuivie par une raie pastenague qui tenait absolument à lui grimper sur la cuisse. Tout ça pour dire que, comme tous les touristes respectables de passage à Bora, nous avons barboté au milieu des raies grises, nous les avons nourries et nous les avons touchées. C’est très doux une raie, c’est un peu comme un dauphin, du moins comme je me l’imagine, parce que bon, c’est sûr, j’ai jamais caressé un dauphin… Nous avons également pu observer des requins-citrons, vingt mètres au-dessous de nous, dans l’eau limpide près de la passe. Tout ça était très bien organisé, un peu comme la parade à DisneyLand – nous étions juste un peu déçus de ne pas avoir vu défiler les requins à pointe noire, les raies léopards et les raies mantas.

A Bora, il y a tout plein d’hôtels de luxe en enfilade sur les îlots qui bordent le lagon et on nous les fait voir de loin et les Japonais sont à fond. Ils s’intègrent pas trop mal dans le paysage (les hôtels, je veux dire, pas les Japonais), parce qu’ils sont construits en bois dans un style vaguement local, avec des bungalows sur pilotis. Disons que ce ne sont pas d’immondes barres d’immeubles et c’est déjà pas mal.

A Bora, contrairement à ce qu’on imagine, il n’y a pas d’immenses plages de sable blanc à tous les coins de rue ; en revanche, il y a des magasins de perles partout et c’est très cher mais il paraît que les Espagnols et les Italiens achètent…

A Bora, il y a un peintre célèbre qui s’appelle Alain Despert et il peint une toile par semaine. Nous sommes montés chez lui, sur un malentendu, alors qu’il était en voyage avec son épouse. C’est sa femme de ménage et ses deux chiens qui nous ont reçus. Son immense maison en bois est construite au sommet de la pointe Matira. Du coup, nous avons pu admirer la vue magnifique sur le lagon à l’est et à l’ouest, depuis le balcon du troisième étage.

Note pour plus tard : à Bora, quand on a bon goût, on se paie une villa sur les hauteurs, pas un bungalow sur pilotis.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

moi j'ai une serviette bora bora

Edgar