007. Permis de suer

Sur le ferry qui relie Bali à Lombok, à l’ombre d’un auvent parce qu’il fait très chaud

Nous avons passé quatre jours et quatre nuits à Ubud. C’est une petite ville très touristique au nord de Kuta, à partir de laquelle on peut faire de superbes balades au milieu des rizières et des cocotiers, le long des rivières. En s’éloignant un peu du centre, on découvre des villages de paysans beaux et amicaux. On peut aussi visiter des palaces enclavés dans la vallée – par exemple, en faisant croire que vous cherchez un hôtel pour votre soi-disant "voyage de noces qui aura lieu l’an prochain", vous pourrez être invités par une charmante hôtesse à découvrir les suites et les villas du luxueux Four Seasons Resort à Sayan, et vous pourrez même à cette occasion remporter un pari avec votre compagne en allant uriner en pantacourt dans les toilettes dudit palace.


A Ubud, les tâches sont clairement réparties et j’aime ça : les hommes conduisent des taxis et les femmes font des massages. (Si bien que pour vous dire bonjour dans la rue, les Ubudais diront "taxi" et les Ubudaises diront "massage".)

Même si je trouve que les gens qui font des généralités sont tous des cons sans exception, je me permettrai tout de même ici un jugement de portée générale sur le peuple balinais, que nous avons fréquenté depuis plus d’une semaine et que nous connaissons donc parfaitement : les Balinais sont des gens charmants, avec les touristes mais aussi entre eux. Même dans les hameaux un peu paumés, ils répondent systématiquement quand on leur dit bonjour en indonésien et ils ajoutent un sourire. Ils sont très communicatifs et sont très vite à l’aise avec leurs interlocuteurs étrangers. Ils expliquent patiemment leurs rites hindouistes et nous considèrent comme leurs égaux ("You’re important, I’m important, everyone is important", m’a dit un jour un Balinais.) Les enfants sont beaux (contrairement aux adultes), souriants et ils posent devant l’objectif. Enfin, les Balinais ne se disputent jamais entre eux, du moins pas en public, ce qui est particulièrement surprenant et agréable lors d’un match de foot ou de volley.

Les Balinais nous ont cependant déçus une fois : lors de la visite du temple de Goa Gajah. (C’était une idée à la con d’Ariane, qui l’assume pleinement, tout comme sa nouvelle coiffure*.) Autour de ce temple, nous avons été harcelés par une foule intarissable de démarcheurs, vendeurs, pseudo-guides et arnaqueurs en tous genres – telle cette femme rencontrée dans le bus qui a voulu nous vendre des sarong (obligatoires pour pénétrer dans le temple), alors que le temple les fournit gratuitement à l’entrée – ou tel ce jeune homme qui prétendait qu’il n’était pas un guide mais qu’il voulait seulement nous suivre partout et parler avec nous pour améliorer son anglais, et qui n’a pas su quoi me répondre quand je lui a demandé ce qu’il voulait exactement que je fasse pour lui.

Mais soyons magnanimes : nous regretterons Bali et les Balinais. À présent nous allons entrer en terre musulmane et il va falloir couvrir nos belles jambes bronzées.

* Pour vous faire une assez bonne idée de la nouvelle coiffure d'Ariane, je vous invite à bien observer les cheveux de Monica, dans cet extrait de Friends, à la minute 08:00.

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